Les premiers temples imitaient la simplicité du plan du mégaron mycénien[1], ce qui explique qu’ils aient eu seulement deux colonnes sur la façade. On les décrit comme des temples in antis, parce que leurs deux colonnes se trouvent entre les antes, soit les deux pilastres qui prolongent les murs latéraux formant l’entrée. Puis, après un rajout de deux autres colonnes, on les qualifie de prostyles, (en grec, pro- signifie en avant, et stylos, la colonne). Plus tard, cet agencement de quatre colonnes in antis ayant été reproduit dans la partie arrière, les temples sont alors nommés amphiprostyles (amphi voulant dire des deux côtés). Le petit temple ou trésor de Géla à Olympie, et le temple d’Artémis à Épidaure sont représentatifs des temples prostyles; quant aux temples amphiprostyles, le plus connu est certainement celui d’Athéna Niké sur l’Acropole d’Athènes. Les temples prostyles et amphiprostyles, habituellement de dimensions réduites, sont également qualifiés d’aptères, en l’absence de ptère, soit d’aile, dans leur construction.
Dans l’Antiquité, les Grecs nommaient ptère (les termes de ptère, de péristasis et de péristyle sont synonymes), la colonnade extérieure qui faisait le tour d’un temple, et ce même terme a fini par désigner surtout les deux colonnades longeant les murs latéraux du temple. Le ptère est un acquis datant principalement du VIe siècle av. J.-C., époque où les temples commencent à prendre des dimensions plus importantes, ce qui avait inévitablement amené les architectes tant à augmenter le nombre des colonnes sur la façade et sur la partie arrière correspondante, qu’à pourvoir de colonnes les murs latéraux. Le nombre de colonnes disposées sur la façade fait partie intégrante de la description des temples: par exemple sont tétrastyles, ceux qui ont quatre colonnes sur la façade (temple d’Athéna sur l’Acropole de Lindos à Rhodes), on trouve aussi des temples pentastyles, avec cinq colonnes (celui de Thermos en Trichonide), hexastyles, avec six colonnes (celui de Poséidon au cap Sounion, ou celui d’Apollon Epikoúrios à Bassae)[2], octastyles, avec huit colonnes (le Parthénon sur l’Acropole d’Athènes), ennéastyles, avec neuf colonnes (la «Basilique» de Paestum dans le Sud de l’Italie), décastyles, avec dix colonnes, et même dodécastyles, avec douze colonnes. Quel que soit le nombre de ses colonnes sur la façade, on nomme périptère ou péristyle tout temple pourvu d’un ptère sur les quatre côtés, et ce type de temple constitue la forme la plus ancienne du temple classique grec. Habituellement, ce type était aussi hexastyle[3]. Certains temples périptères peuvent être octastyles, ennéastyles ou encore pentastyles, et ils se divisent eux-mêmes en trois catégories: a) les monoptères, b) les diptères et c) les pseudodiptères. Une quatrième catégorie, plus rare, est celle des pseudopériptères.
Généralement, la plupart des temples in antis possédaient un seul péristyle, comme le Parthénon ou le Théséion. Les temples diptères, quant à eux, possédaient une double colonnade et la règle générale voulait qu’ils soient de dimensions colossales, et imposants, tel que celui de Zeus Olympien, ou Olympiéion, à Athènes. Les temples d’Ionie, en Asie mineure, étaient habituellement diptères, comme le temple d’Apollon à Didyme, ou celui d’Artémis à Éphèse, bâti au VIe siècle av. J.-C. par l’architecte Chersiphron de Cnossos, secondé par son
Plan du temple ionique diptère d’Apollon II (env. 300 av. J.-C.), Didyme, sur la côte ouest d’Asie mineure.
fils, Métagénès. Beaucoup plus rares, les temples pseudodiptères étaient entourés, comme les temples monoptères, d’une seule colonnade, à la différence près que cette dernière était éloignée des murs extérieurs et montée à l’emplacement qu’on aurait destiné à la deuxième colonnade extérieure, le cas échéant. A ce propos, on peut lire dans le De Architectura (ouvrage en dix livres rédigé entre 31 et 23 av. J.-C. par l’architecte romain Marcus-Pollion Vitruve, contemporain du Christ), que les diptères et les pseudodiptères étaient habituellement octastyles avec huit colonnes sur la largeur, pour quinze colonnes sur la longueur, quoique certains aient été heptastyles, avec sept colonnes sur la largeur. L’inventeur de cette dernière particularité aurait été, toujours selon Vitruve, Hermogène d’Alabanda en Carie, qui aurait vécu vers la fin du IIIe siècle av. J.-C.[4], et qui avait érigé le temple d’Artémis Leukophryéné en Magnésie sur le Méandre (Asie mineure). On pourrait citer le temple pseudodiptère d’Artémis à Sardes (Asie mineure) et un temple se trouvant à Mésa, dans l’île de Lesbos. Avant de passer à un autre sujet, il faudrait mentionner aussi le type du temple pseudopériptère dont les colonnes sont incorporées de telle façon à la façade des murs latéraux, qu’on a, là aussi, la fausse impression de l’existence d’un ptère: c’est le cas pour le temple de Zeus Olympien à Agrigente en Sicile. Les colonnes de ce dernier temple ont la particularité d’être cylindriques à l’extérieur et rectangulaires à l’intérieur.
Les temples appelés sans autre précision monoptère, eux, n’ont qu’un seul ptère, et ils diffèrent des temples in antis en ce qu’ils sont bâtis en cercle et qu’ils n’ont pas de sékos (pièce intérieure ou cella). Ces rotondes s’appuient généralement sur une crépis, qui est le dernier plan, le plus haut supporté par les fondations, et sur lequel étaient posées les neuf colonnes du péristyle qui soutenaient la coupole du monument. On peut voir sur l’Acropole d’Athènes les vestiges d’un monoptère, ionique avec neuf colonnes, dédié à la déesse Rome et à l’empereur Auguste, bâti en 27 av. J.-C., et à Rome même, ceux du temple d’Hercule sur le Forum Boarium.
Après cette introduction exhaustive sur les ptères et donc sur les temples à ptères, se pose évidemment la question de savoir pourquoi les Anciens appelaient ainsi les colonnades latérales, puisque le mot ptère signifie aile en grec. Était-ce parce qu’ils comparaient les temples à un oiseau prêt à prendre son envol vers d’autres cieux? Et sous quelle forme l’imaginaient-ils ? En poursuivant notre étude sur l’architecture des temples antiques, nous constatons qu’ils se distinguent des autres constructions par leur fronton triangulaire, désigné en grec par le terme d’aétôma, ἀέτωμα, ou par celui d’aétos, ἀετός, l’aigle, ce que les auteurs antiques expliquent en disant que c’est «parce qu’on croirait voir un aigle, les ailes
déployées»[5]. Le fronton était l’ornement le plus admirable d’un temple grec, «sa partie la plus prestigieuse proclamant sa spécificité, et on le rencontre exclusivement sur les bâtiments sacrés»[6].
On appelle fronton l’ensemble formé par le triangle isocèle surplombant les façades de l’édifice, et qui doit sa forme aux deux versants de la toiture, soit arrondie en forme de bât, soit anguleuse, le long de laquelle ruissellent les eaux de pluie. Malheureusement, la hauteur des vestiges des temples les plus anciens n’est pas suffisante pour que les frontons aient été conservés, et les conclusions des archéologues s’appuient sur les indices donnés par des fac-similés miniatures en terre cuite, ainsi que sur des suppositions. Il est cependant certain que la forme de toiture la plus simple, simplement horizontale, formant terrasse, fut souvent utilisée pour les maisons particulières comme pour les premiers temples, censés imiter les demeures des dieux. «En dehors cependant des toitures horizontales en terrasse, on voit apparaître, dès le IXe siècle av. J.-C., des toits en pente, comme le prouvent les études faites sur des bâtiments et quelques reproductions miniatures en terre cuite de maisons individuelles (en particulier, celles retrouvées dans l’île de Sámos et à Pérachóra, un des ports de l’ancienne Corinthe). Pour les temples cependant, après les premières toitures à quatre ou à trois versants (à Corinthe, à Isthmia, à Némée), la forme de construction qui s’imposa comme règle incontournable au cours de cette évolution, fut la toiture arrondie en forme de bât avec une inclinaison de l’ordre de 13 à 16 degrés»[7]. C’est d’ailleurs le poète Pindare (518-env.438 av. J.-C.) qui attribue aux Corinthiens, l’invention de la toiture arrondie en forme de bât à deux versants.
Les premiers temples en pierre firent leur apparition en Grèce au début du VIe siècle av. J.-C. sans que cesse pour autant l’usage précédent, pour l’élévation, de mêler charpentes de bois et briques crues. Quoiqu’il en soit, l’usage de bâtir les temples en pierre rendit indispensable la construction de frontons. On appelait au départ aétôma, fronton, la seule partie intérieure du cadre triangulaire, c’est-à-dire la surface du triangle –l’aigle-, appelé par la suite tympan, (τύμπανο). Aujourd’hui, on appelle communément fronton, les décorations sculptées du tympan. Si on se cantonne à la terminologie, du substantif aétos, dérivent l’adjectif enaétia, ἐναέτια, qui désigne les parties sculptées se trouvant à l’intérieur du fronton, et le substantif kataétia, καταέτια, qui se réfère aux corniches latérales du fronton.
Aujourd’hui, la base horizontale du fronton se nomme corniche (γεῖσο) et elle s’appuie sur l’entablement (θριγκός): ce dernier est composé de l’architrave, formée de larges blocs s’appuyant sur les colonnes, et, surmontant l’architrave, de la frise dans l’ordre ionique, ou dans l’ordre dorique, de la succession de triglyphes et de métopes. Les deux côtés en pente du triangle isocèle, se nomment sima, σίμα, et les parties inférieures de la sima constituent le larmier: en forte saillie au-dessus de l’entablement, la sima permet aux eaux de pluie de s’écouler par la gueule des têtes de lions servant de dégorgeoirs. Enfin, au-dessus des trois extrémités de la sima étaient posés des éléments décoratifs sculptés, les acrotères (ἀκρωτήρια), habituellement en forme de fleuron, et dont le plus important et le plus impressionnant se trouvait au point le plus élevé, au centre.
La lutte pour le trépied delphique, centre du fronton est
du Trésor de Síphnos (525 av. J.-C.), Delphes, Musée Archéologique, à Delphes.
du Trésor de Síphnos (525 av. J.-C.), Delphes, Musée Archéologique, à Delphes.
De l’ensemble de la littérature grecque antique parvenue jusqu’à nous, seuls deux textes se réfèrent aux frontons. Le premier provient de la Treizième Olympique (v. 29-31) de Pindare où on peut lire: «... qui dans les temples des dieux plaça le double roi des (oiseaux) porteurs d’oracles ?...» [8], et dont il ressort clairement que le roi des oracles, c’est l’aigle, dont on précise qu’il est double, jumeau: il s’agit par conséquent de l’Aigle Bicéphale (on dit aussi Aigle à deux têtes). Le deuxième texte provient des Oiseaux d’Aristophane: «Ensuite dans le même ordre d’idée, vos demeures seront des temples sacrés,/ parce que nous en rehausserons les toitures auxquelles nous donnerons la forme d’aigle»[9]. Ces passages sont les seuls témoignages écrits, grâce auxquels il apparaît évident que les frontons étaient, par excellence, la marque de reconnaissance des temples. Bien sûr, les quelques rares fac-similés en terre cuite de temples à avoir été retrouvés portent sur la façade ce qu’on peut appeler un fronton, mais ils datent[10] du VIIIe siècle av. J.-C. Depuis, et principalement à l’époque classique, si ce n’était sur des temples, le fronton était utilisé sur les stèles funéraires et sur certaines tombes de type macédonien. Néanmoins toutes ces constructions ont un caractère sacré. Par conséquent, dans la Grèce antique, le fronton –tout comme les caissons décorés d’une étoile- était un élément inhérent à l’architecture sacrée.
Par la suite, l’usage des frontons passa à la Rome antique. Cependant, bien que les Romains par leur mentalité et leur culture militaire aient vulgarisé, amoindri l’esprit grec, ce dernier, même dévalorisé, se propagea par l’intermédiaire de leurs légions jusqu’aux extrémités du monde connu: on imita alors toutes les formes de l’art grec, dont le fronton, à la différence qu’on en fit un élément purement décoratif sans signification particulière, surmontant ou couronnant des portes, des fenêtres, et surtout, des niches. Plus tard, au Moyen-Âge, les ouvriers occidentaux utilisèrent le fronton comme élément de toiture, mais d’un angle plus aigu que celui des bâtiments antiques. C’est principalement à la Renaissance, héritière de l’Antiquité romaine surtout, qu’on fit un usage si large du fronton qu’on le retrouve dans tout l’Occident moderne, ainsi que dans toutes les parties du monde soumis à l’influence occidentale.
En Grèce, le poids de la tradition a de tout temps été très fort, du moins jusqu’à la fin de la Seconde guerre mondiale et celle de la guerre civile, et, des siècles durant, les architectes grecs avaient totalement abandonné l’usage du fronton en architecture depuis l’interdiction des cultes antiques et la fermeture des temples. Même si les Grecs n’agirent pas de pleine conscience, ils respectèrent le caractère sacré de cet élément architectural de la même manière qu’ils respectèrent nombre d’autres coutumes héritées de leurs pères «gentils», non chrétiens. C’est bien là la preuve remarquable de la continuité sans faille, diachronique, de la civilisation grecque, et à ce propos, que dire de la permanence de la langue grecque à travers les siècles! Revenons cependant à notre sujet. En Grèce donc, l’utilisation du fronton dans des bâtiments de caractère non cultuel apparaît seulement dans la seconde moitié du XIXe siècle, quand le roi Othon, d’origine bavaroise, et la reine Amélie, firent appel à des architectes étrangers, comme les frères Danois Christian (1803-1883) et Théophile (1813-1891) Hansen, ou l’Allemand Ernst Ziller (1837-1893), les invitant en Grèce pour s’y charger de chantiers. C’est donc par ces architectes étrangers que le fronton a été réintroduit en Grèce, pour être partie intégrante d’éléments architecturaux, non seulement sur des bâtiments publics, mais aussi sur des maisons particulières de style dit néoclassique. Citer la totalité des bâtiments portant des frontons serait interminable, il suffit de rappeler les sculptures et les ornements des huit frontons de l’Académie d’Athènes, faits par Léonidas Dróssis (1834-1882), célèbre sculpteur grec en son temps et, de surcroît, Bavarois par son père.
Façade néoclassique de l’Université Capodistrienne
d’Athènes (XIXe s.).
d’Athènes (XIXe s.).
Mais pourquoi, quand il s’agit d’architecture antique, se sert-on du terme d’aigle pour désigner le fronton, et de celui d’ailes pour les colonnades? Et pour quelles raisons plus précises les Grecs se sont-ils abstenus jusqu’aux temps modernes d’utiliser cet élément architectural?
Nous avons vu que, dans l’Antiquité, le fronton a reçu le nom d’aétôma ou d’aétos, parce qu’il rappelait la forme des ailes déployées d’un aigle en vol. D’ailleurs le tympan du fronton, habituellement peint de couleur bleu roi, ne devait au départ porter d’autre décoration que ce motif. Car l’aigle «le plus parfait des oiseaux»[11] selon Homère, le plus sacré des oiseaux était celui pour lequel Zeus, «père et roi des dieux», avait une préférence marquée, puisque, pendant qu’il luttait contre les Titans, l’aigle lui avait apporté l’arme réputée invincible, la foudre.
Je n’ai pas pu trouver à ce jour de représentations antiques de fronton portant une décoration d’aigle, et j’ignore s’il en existe, ce dont je doute grandement. J’ai pourtant trouvé une pièce grecque frappée à Pergé en Pamphylie, en Asie mineure, remontant à l’époque romaine, sous Trajan (98-117 de notre ère), donc à une époque très tardive. À l’avers, on voit la divinité tutélaire de la ville, Artémis, également dénommée la reine de Pergè: elle se tient entre deux sphinx au centre d’un temple dorique distyle, sur le fronton duquel on distingue nettement la représentation d’un aigle, tête tournée vers le nord. Soit dit en passant, le Sphinx aussi, était toujours représenté avec des ailes d’aigle. En tout cas, le fait est que, comme le fronton se nommait aétôma ou aétos, on a nommé enaétia, ce qui est à l’intérieur de l’aétos, soit les sculptures qui décoraient le tympan, nous l’avons vu.
Monnaie de Pergè, règne de Trajan (98-117 ap. J.-C.).
Bâti en calcaire au début du VIe siècle av. J.-C, sur l’Acropole d’Athènes, un des temples précédant le Parthénon, déjà dédié à Athéna, était mentionné sous le nom d’Hécatompédon pour sa longueur de cent pieds (hécaton, cent, et pous, le pied). Les historiens de l’architecture supposent que c’est le premier temple à ne pas avoir eu ses frontons décorés du motif de l’aigle, mais d’autres motifs. On retrouva, en effet, des vestiges dispersés de sa décoration: hauts-reliefs en calcaire portant encore des couleurs vives, dont le Monstre à trois corps, et Héraclès tuant le Triton. L’importance de ces vestiges tient à ce que d’autres temples doriques quasi contemporains de l’Hécatompédon,
(En haut) Lutte d’Héraclès contre le Triton, et (en bas) le Monstre à trois corps,
sur les deux extrémités du fronton archaïque du temple en calcaire d’Athéna
sur l’Acropole d’Athènes (560-550 av. J.-C.), Musée de l’Acropole, à Athènes.
sur les deux extrémités du fronton archaïque du temple en calcaire d’Athéna
sur l’Acropole d’Athènes (560-550 av. J.-C.), Musée de l’Acropole, à Athènes.
ne semblent pas avoir porté de décorations sculptées. Les frontons du VIe siècle av. J.-C. qui en portent, en Grèce, comme celui du temple d’Artémis à Corfou avec Gorgô, furent tous bâtis à une date postérieure à la construction de l’Hécatompédon. En effet, ce n’est qu’à la fin du VIe siècle av. J.-C. qu’on commença à orner les frontons de larges compositions pouvant s’étendre sur trente mètres, remarquables de perfection technique, mais aussi d’exaltation artistique et poétique. On s’inspirait habituellement de divers récits mythologiques concernant la divinité honorée dans le temple.
Gorgô au centre du fronton ouest du temple d’Artémis
à Corfou (env. 580 av. J.-C.), Musée Archéologique, à Corfou.
à Corfou (env. 580 av. J.-C.), Musée Archéologique, à Corfou.
L’aigle fut considéré comme un oiseau divin de tout temps, et par la majorité des peuples connus du monde antique. A niveau mondial, il est considéré comme un symbole à la fois céleste et solaire, un symbole associé aux forces spirituelles solaires. En raison de sa vue perçante, il est comparé à l’œil «qui voit tout», et il finit donc par représenter le Divin lui- même. Non seulement il fut symbole de puissance spirituelle dans l’Antiquité, mais, plus tard, il fut associé au pouvoir royal. Chez les Grecs, en particulier, l’aigle fut très justement identifié à Zeus, dénommé «pâtre des aigles», puisque aucun autre des douze dieux de l’Olympe ne concentrait en sa personne des pouvoirs supérieurs aux siens, à savoir l’autorité suprême en matière spirituelle conjuguée au pouvoir royal. À partir du christianisme, l’aigle devint le symbole de Jean le Théologien, l’un des quatre évangélistes, tandis que, selon le point de vue dominant, le jeune homme était l’attribut de Matthieu, le lion celui de Marc, et le taureau, celui de Luc: en réunissant les quatre symboles, on obtient l’Être sous quatre formes, le Tétramorphe[12], selon l’expression de saint Irénée de Lyon (IIe siècle ap. J.-C.) se référant aux quatre Vivants symboliques tant de la vision d’Ézéchiel dans l’Ancien Testament[13], que de celle de Jean dans l’Apocalypse[14].
Comme, dès la plus haute Antiquité, le fronton d’un temple était décoré d’un aigle, les colonnades latérales, quant à elles, représentaient ses ailes et on les désignait précisément de ce même terme. Ce n’est pas un hasard si, encore de nos jours en Occident, on continue à parler des «ailes» d’un hôpital, d’un palais ou d’un autre bâtiment public, sans pourtant se demander pour quelle raison on utilise ce terme, en soi curieux pour un édifice, mais qui ne choque pas puisqu’il est consacré par l’usage. Le temple grec antique représente donc un aigle en vol, qui porte pourtant deux têtes sur un même corps, puisqu’il y a deux frontons, à l’est et à l’ouest. Par conséquent, le temple grec antique, et tout particulièrement le temple diptère, dans sa réalisation suprême, est le symbole mystique, caché, d’un Aigle Bicéphale, lui-même symbole de l’Esprit, plein de significations. Il s’ensuit que le temple antique n’est pas une construction commune où les fidèles viennent exprimer leur sentiment religieux, mais, en tant que fondement ésotérique, il représente l’Idée d’un Être spirituel bipolaire.
Dans l’art grec, l’Aigle Bicéphale apparaît – sans précédent manifeste- dès le XVIe siècle av. J.-C., soit au début de la période mycénienne: on le distingue clairement ciselé et martelé dans une feuille d’or, motif réitéré d’un collier exposé au Musée National d’Archéologie à Athènes. Et nous disons sans précédent manifeste, parce que ce symbole de très haute portée apparaît durant toute l’Antiquité seulement de manière cachée, comme on le voit sous la forme de deux aigles posés au sommet d’un sceptre qui a été retrouvé dans une tombe mycénienne de Chypre, remontant au XIe siècle av. J.-C. En outre, selon le voyageur du IIe siècle ap. J.-C., Pausanias[15], «sur le plus haut sommet de la montagne [le mont Lycée en Arcadie], se trouve l’autel de Zeus lycéen, fait d’un tas de terre, et la plus grande partie du Péloponnèse se voit du haut de ce point [1.421m d’altitude]. En avant de l’autel, se dressent deux colonnes tournées vers le soleil levant, et sur lesquelles, autrefois, il y avait deux aigles plaqués d’or». Jusqu’à aujourd’hui, on peut voir en place les bases de chacune de ces colonnes. Par ailleurs, Delphes, cet «Omphalos de la Terre»[16], selon le poète Pindare et les tragiques, est lié à la présence de l’Aigle Bicéphale. Selon le très célèbre mythe[17], désireux de déterminer le centre de la Terre, Zeus aurait lâché des deux extrémités est et ouest du monde, deux aigles aussi rapides l’un que l’autre: c’est à Delphes qu’ils se seraient rencontrés, adossés l’un à l’autre et les ailes de leur queue unies au sommet de l’Omphalos. En mémoire de cet événement, les habitants y avaient élevé deux aigles en or au sommet d’une pierre de marbre[18]. Se fondant sur ce mythe, Pindare avait surnommé la Pythie, «parèdre de Zeus aux aigles»[19].
Pour renforcer notre argumentation précédente, il vaut la peine de mentionner encore deux hauts reliefs votifs qui établissent la liaison sous-jacente, exprimée dans l’art, entre l’Omphalos et l’Aigle Bicéphale. On pourrait même rajouter, à propos de ces reliefs, que l’Aigle Bicéphale est sous-entendu, de manière cachée, sous la forme de deux aigles. Retrouvé à Sparte, le premier relief est exposé au musée de la ville (inv. 468), et il provient d’un excellent atelier attique: sur le côté gauche, on voit Apollon Pythien, l’Apollon de Delphes, tenant une cythare, et face à lui, Artémis faisant une libation[20]. Aux pieds d’Apollon et d’Artémis, se trouve l’Omphalos, que gardent deux aigles disposés de part et d’autre de sa base, et dont les têtes sont respectivement tournées vers l’est et l’ouest[21]. Le second relief remonte au IVe siècle av. J.-C., et, retrouvé à Égine, il est conservé au Musée Archéologique de l’île. On y voit Apollon cytharède se tenir de face dans la partie droite du cadre, fait de deux pilastres surmontés d’un épistyle. Il tient sa lyre dans la main gauche et, dans la main droite, une phiale, un récipient lui servant à faire une libation sur l’Omphalos delphique: recouvert d’un filet de laine blanche, l’agrênon, l’Omphalos est surmonté de deux aigles, dont les corps se font face. Ils ont la tête tournée vers l’arrière, dans la direction d’où ils sont partis, conformément au mythe. Dans la partie gauche du relief, de taille beaucoup plus petite que le dieu, se tient un homme en suppliant[22]. Selon une autre tradition, des aigles se seraient posés sur le toit de la maison d’Alexandre le Grand au moment de sa naissance. Ce dernier serait passé par la ville de Taxila, aujourd’hui au Pakistan, où se trouvent les vestiges d’un temple dédié à l’Aigle Bicéphale remontant à l’époque des Épigones, à savoir ces rois qui ont succédé à Alexandre le Grand.
A gauche: Le temple de l’Aigle Bicéphale, Sirkap (Taxila), au Pakistan.
A droite: Détail en haut-relief sur une plaque de chancel du temple
portant la représentation de l’Aigle Bicéphale.
A droite: Détail en haut-relief sur une plaque de chancel du temple
portant la représentation de l’Aigle Bicéphale.
Comme le mentionnent des traditions chrétiennes longtemps maintenues secrètes, l’Aigle Bicéphale avait été imposé par l’empereur Constantin le Grand (280/88-337) en tant que symbole de caractère sacré pour les initiés se faisant les champions de l’Empire byzantin. Beaucoup d’empereurs byzantins et surtout les plus célèbres d’entre eux, comme Alexios Ier Comnène (1081-1118) et Constantin XI Paléologue (1449-1453), auraient été à la tête d’une Société secrète et de caractère initiatique, nommée Frères d’Orient, et dont l’emblème ésotérique aurait été l’Aigle Bicéphale. C’est pour cette raison que le titre d’imperator constituait à la fois un rang et une dignité dans cette Société. De la même façon, l’Aigle Bicéphale devint l’emblème, visible de tous, de la mission théocratique de Byzance – et non pas symbole de pouvoir temporel comme on l’a cru à tort- sous Andronic II Paléologue (1282-1328). Les érudits byzantins bien sûr ne mentionnent pas clairement l’Aigle Bicéphale, puisqu’il était l’emblème à usage interne, de signification ésotérique, dans cette Société initiatique; ils parlent donc «d’aigles royaux» ou «d’aigles doubles». On voit cependant les empereurs byzantins rendre hommage à cette image emblématique et sacrée en arborant sa représentation sur leur poitrine.
Depuis la prise de Constantinople par les Ottomans en 1453, l’Aigle Bicéphale figure sur le drapeau de l’Église orthodoxe d’Orient asservie, et la tradition populaire grecque en a fait le symbole reliant la Nation des Hellènes à son passé byzantin, durant la difficile domination ottomane. Il est donc tout naturel de voir de nombreux aigles à deux têtes sur des broderies, dentelles et tissus (en Crète, par exemple), des meubles sculptés (à Skýros), des reliefs de pierre ou de marbre (à Tínos dans les Cyclades, ils figurent sur le linteau des portes), ou des bijoux en argent fabriqués dans la ville de Ioánnina en Épire et ailleurs puisque, pendant la domination ottomane, l’Aigle Bicéphale sacré est devenu aussi l’image allégorique de l’Idée nationale, celle qui démontrait la cohésion ininterrompue de la Nation grecque à travers les siècles.
Figurant au centre de sarments et de raisins, l’Aigle Bicéphale
est le motif dominant en Épire, à l’époque du Despotat[23]
est le motif dominant en Épire, à l’époque du Despotat[23]
Donc si l’on considère le seul espace grec, nous voyons que l’Aigle Bicéphale a constitué au cours des siècles, et avec une acuité grandissante durant l’agonie de Byzance, puis pendant la domination ottomane, un symbole national certes, mais tout autant religieux, puisque se condense en lui de surcroît une très haute doctrine mystique, dont l’interprétation ne nous préoccupera pas ici. Cette doctrine émeut profondément les Grecs où qu’ils soient, même quand ils ignorent sa signification exacte, tout simplement parce que son symbole fait partie de leur vie. Ils portent en eux, jusqu’à ce jour, ce signe indélébile de la renaissance de l’hellénisme. Ceci explique la survie tenace d’une image en apparence mythique, symbolique, due bien sûr à sa valeur hautement spirituelle et archétypique.
Pour revenir à tout ce que nous disions précédemment à propos du temple grec antique, ce dernier symbolisait, en quelque sorte, un véhicule prêt pour un voyage dans un monde supérieur, un voyage astral, et le fidèle qui y entrait pouvait être ainsi transporté par l’Aigle Bicéphale dans l’Olympe spirituel. Représenté pour la première fois sur un temple antique, ce symbole suprême d’un Principe spirituel permettait, entre autres, d’échapper aux liens des ténèbres et de s’envoler vers la liberté spirituelle; puis, le christianisme orthodoxe sut lui donner un sens élevé et caché, sans être suivi en cela par les autres dogmes chrétiens. Plus
précisément, l’iconographie orthodoxe de la période post-byzantine[24] représente saint Jean-Baptiste avec des ailes immenses qui vont jusqu’à terre, tout comme elle le conçoit avec deux têtes, dont l’une, tranchée est posée sur une assiette.
Saint Jean-Baptiste (première moitié du XVIe s.), icône portative, 24,8x17,8 cm,
œuvre de l’Ecole de Crète, Musée de l’Ermitage, à St-Petersbourg.
œuvre de l’Ecole de Crète, Musée de l’Ermitage, à St-Petersbourg.
Le seul autre cas où l’art byzantin illustre l’Aigle Bicéphale sacré dans son acception féminine, est l’icône de sainte Paraskévi[25], représentée elle aussi avec deux têtes. La tête de la martyre est représentée en place, mais elle tient un plat sur lequel elle présente ses yeux martyrisés ou, très rarement, sa tête martyrisée. Il faudrait noter par ailleurs que dans une demi-coupole de l’église des Saints Apôtres dans l’agora antique d’Athènes, une fresque, datée du XIe siècle, représente le Logos, le Verbe divin (ὁ Ὢν, celui qui est), avec des ailes d’aigle, selon une interprétation qui veut que l’Aigle Bicéphale devient monocéphale: le Verbe grec[26], le Christ, unit les antithèses.
Sainte Paraskévi, icône portative contemporaine, provenant de l’atelier d’icônes du Monastère d’Ossios Mélétios, en Attique.
Notes
1. Sur le continent grec, le mégaron ou salle de réception des palais mycéniens, était une pièce oblongue, au rez-de-chaussée, de plein pied avec la cour centrale; il s’y trouvait un vaste foyer circulaire et le trône du roi. Devant l’entrée qui n’occupait qu’une partie de la largeur de la salle, une colonne faite d’un tronc de cyprès servait à soutenir l’étage. Dans le quartier cultuel de Mycènes, on a dégagé une autre pièce oblongue, munie d’une banquette où poser statuettes et vases de culte, et les murs étaient ornés de fresques représentant des divinités. L’agencement de cette pièce détruite en 1220 av. J.-C. pourrait avoir servie de modèle aux temples les plus anciens. NdT. Πίσω
2. Voir, sur le même blog, notre article également traduit en français: «Apollon Sauveur, le Logos Grec», à propos du temple de Bassae. Πίσω
3. Conformément à ce qu’on vient de dire, la description d’un temple comporte l’ordre, le nombre de colonnes sur la façade et l’existence ou non de ptère: le temple de Poséidon au cap Sounion est d’ordre dorique, hexastyle et périptère, alors que celui d’Athéna Niké sur l’Acropole est d’ordre ionique, tétrastyle et aptère. NdT.Πίσω
4. Vitruve, De Architectura, III, 2, 6: «Pseudodipteros autem sic conlocatur, ut in fronte et postico sint columnae octonae, in lateribus cum angularibus quinae denae. Sint autem parietes cellae contra quaternas columnas medianas in fronte et postico. Ita duorum inter columniorum et imae crassitudinis columnae spatium erit ab parietibus circa ad extremos ordines columnarum. Huius exemplar Roame non est, sed Magnesia Dianae Hermogenis Alabandei et Apollinis a Menesthe facta.» «Le pseudodiptère doit avoir huit colonnes à la face de devant, autant à celle de derrière, et quinze sur les faces de côté, en comptant celles des angles; de plus, les murs de la cella doivent être établis de manière à embrasser sur les deux surfaces du pronaos et du posticum, les quatre colonnes du milieu seulement. Par ce moyen, l’espace qui restera autour de la cella, entre les murs et le rang de colonnes extérieures, sera de la largeur de deux entrecolonnements et d’un diamètre de colonne. Il ne se voit point à Rome d’exemple de cette sorte de disposition, mais il s’en trouve en la ville de Magnésie, dans le temple de Diane, bâti par Hermogène Alabandin, et dans celui d’Apollon bâti par Mnestes». Traduction intégrale de Claude Perrault, 1673, revue et corrigée sur les textes latins et présentée par André Dalmas. Ed. Balland, 1979, p. 95. Πίσω
5. Eustache, Commentaire sur l’Iliade (1352, 38): «διὰ τὸ ἐοικέναι πτέρυξιν ἀετοῦ». Πίσω
6. Π. Καββαδίας, Ἱστορία τῆς Ἑλληνικῆς τέχνης, 1924, [P. Kavvadías, Histoire de l’art grec, 1924], (p. 304): «τὸ τιμιώτατον καὶ ἐπισημότατον μέρος τοῦ ἑλληνικοῦ ναοῦ καὶ ἀνῆκε ἀποκλειστικῶς εἰς τὰ ἱερὰ οἰκοδομήματα». Πίσω
7. Wolfgang Müller-Wiener, Ἡ ἀρχιτεκτονικὴ στὴν Ἀρχαία Ἑλλάδα, [L’architecture en Grèce antique.] μτφρ. Μπάρμπαρα Σμὶτ –Δούνα, traduit par Μπάρμπαρα Σμὶτ –Δούνα, University Studio Press, Thessalonique, 1995 (p. 106). Πίσω
8. Pindare, XIIIe Olympique, v. 29-31: «...,/ἢ θεῶν ναοῖσιν οἰωνῶν/ βασιλέα δίδυμον/ἐπέθηκ’;...». Πίσω
9. Aristophane (453-vingt premières années du IVe siècle av. J.-C.), Les Oiseaux, v. 1109-1110: «Εἶτα πρὸς τούτοισιν ὥσπερ ἐν ἱεροῖς οἰκήσετε/ τὰς γὰρ ὑμῶν οἰκίας ἐρέψομεν πρὸς αἰετόν». Πίσω
10. Χ.Θ. Μπούρας, Μαθήματα ἱστορίας τῆς ἀρχιτεκτονικῆς, Ε.Μ.Π., [Char. Th. Boúras, Cours d’histoire de l’architecture, Université Nationale Metsóvios], Athènes, 1981 (tome Ier, p. 134) Πίσω
11. Homère, Iliade, IX, v. 247: «τελειότατος πετεηνῶν». Πίσω
12. Les quatre symboles ont été représentés au départ chacun séparément des évangélistes, comme sur la mosaïque absidiale (401-417) de l’église Santa Pudenziana à Rome; plus tard, ils ont commencé à être dessinés aux côtés de chacun des évangélistes auxquels ils ont fini par être associés, comme, par exemple, sur les célèbres icônes de mosaïque du VIe siècle conservées dans l’église de Saint Vital à Ravenne. Πίσω
13. Ézéchiel, I, 9.10, Vision du «char de Yahvé»: «Quant à la forme de leur face, ils avaient une face d’homme; et tous les quatre avaient une face de lion à droite, et tous les quatre avaient une face de taureau à gauche, et tous les quatre avaient une face d’aigle». Traduction de la Bible de Jérusalem.Πίσω
14. Saint Jean, Apocalypse, IV, 6-7: «Au milieu du trône et autour de lui, se tiennent quatre Vivants, constellés d’yeux par-devant et par-derrière. Le premier Vivant est comme un lion; le deuxième Vivant est comme un jeune taureau; le troisième Vivant a comme un visage d’homme; le quatrième Vivant est comme un aigle en plein vol...». Traduction de la Bible de Jérusalem.Πίσω
15. Pausanias, Périégèse, Arcadie, 38.7: «Ἔστι δὲ ἐπὶ τῇ ἀκρᾳ τῇ ἀνωτάτῳ τοῦ ὄρους γῆς χῶμα, Διὸς τοῦ λυκαίου βωμός, καὶ ἡ Πελοπόννησος τὰ πολλά ἐστιν ἀπ ̓αὐτοῦ σύνοπτος∙ πρὸ δὲ τοῦ βωμοῦ κίονες δύο ὡς ἐπὶ ἀνίσχοντα ἐστήκασιν ἥλιον, ἀετοὶ δὲ ἐπ ̓ αὐτοῖς ἐπίχρυσοι τά γε ἔτι παλαιότερα ἐπεποίηντο». Πίσω
16. Pindare, VIIIe Pythique: «γᾶς ὀμφαλός». L’Omphalos, mot traduit par le terme d’Ombilicus en latin, soit Nombril en français, est une pierre de base arrondie s’élevant en pointe. Il s’agit d’une représentation aniconique d’un dieu (Zeus) ou d’une déesse (en Asie mineure, l’Artémis de Pergè, par exemple), force agissante et porteuse de fertilité tournée vers le ciel. La petite histoire, à Delphes, voulait que cette pierre soit celle que Rhéa aurait donnée à Cronos qui croyait avaler leur enfant dernier-né, Zeus, comme il avait avalé précédemment les cinq aînés. Quand, pris de nausée, Cronos aurait crachée cette pierre du haut du mont Olympe, elle serait tombée sur le sol de Delphes, centre géographique du monde grec, mais surtout siège de sa plus haute autorité morale et spirituelle. Delphes signifie matrice, et donc frapper la Terre-Mère, comme c’est le cas dans ce mythe, d’une pierre, ou du plat de la main, d’un bâton, est un geste de fertilité. Les textes et la numismatique mentionnent d’autres omphaloi dans le monde grec, mais qui ont eu une influence locale. NdT. Πίσω
17. Strabon, Géographie, IX. 3. 6 (Grèce orientale), C. 419: «...τῆς Ἑλλάδος γὰρ ἐν μέσῳ πώς ἐστι τῆς συμπάσης, τῆς τε ἐντὸς Ἰσθμοῦ καὶ τὴς ἐκτός, ἐνομίσθη δὲ καὶ τῆς οἰκουμένης, καὶ ἐκάλεσαν τῆς γῆς ὀμφαλόν, προσπλάσαντες καὶ μῦθον ὅν φησι Πίνδαρος, ὅτι συμπέσοιεν ἐνταῦθα οἱ ἀετοὶ οἱ ἀφεθέντες ὑπὸ τοῦ Διός, ὁ μὲν ἀπὸ τῆς δύσεως ὁ δ ̓ ἀπὸ τῆς ἀνατολῆς· οἱ δὲ κόρακάς φασι· δείκνυται δὲ καὶ ὀμφαλός τις ἐν τῷ ναῷ τεταινιωμένος καὶ ἐπ ̓ αύτῷ αἱ δύο εἰκόνες τοὺ μύθου». «Étant situé au centre de toute la Grèce, en-deçà et au-delà de l’Isthme, ils jugèrent que Delphes se trouvait au centre de la terre habitée et ils lui donnèrent le nom d’Omphalos, (de nombril) de la terre, en fabriquant un mythe, rapporté par Pindare, selon lequel ici même se sont retrouvés les aigles lâchés par Zeus, l’un à l’ouest et l’autre à l’est; d’autres auteurs parlent de corbeaux. On montre de surcroît un Omphalos dans le temple, entouré de bandelettes et dans sa partie supérieure les deux icônes (d’oiseaux) dont parle le mythe». En grec ancien, le terme d’icône désigne une représentation dans un sens très général. Ici, il se réfère à des pièces métalliques, fondues, sculptées ou découpées, en forme d’aigles adossés l’un à l’autre. NdT.Πίσω
18. Pausanias, Périégèse, Phocide, 16, 3: «Τὸν δὲ ὑπὸ Δελφῶν καλούμενον Ὀμφαλὸν λίθου πεποιημένον λευκοῦ, τοῦτο εἶναι τὸ ἐν μέσῳ γῆς πάσης αὐτοί τε λέγουσιν οἱ Δελφοὶ καὶ ἐν ᾠδῇ τινι Πίνδαρος ὁμολογοῦντα σφισιν ἐποίησεν». «Ce qu’on appelle l’Omphalos de Delphes, fait de pierre blanche, se trouve au centre de la terre entière selon les autorités de Delphes, tradition dont on dit qu’elle est un emprunt à une des odes de Pindare». Πίσω
19. Pindare, IVe Pythique, A Arkésilaos de Cyrène, vainqueur au quadrige: «Διὸς αἰετῶν πάρεδρον». Le terme de parèdre désigne une divinité inférieure siégeant (èdre) aux côtés [par(a)-] d’une divinité qui lui est supérieure, et de même nature qu’elle. La Pythie était la prophétesse de Delphes, qui, assise sur le trépied sacré à l’intérieur d’une pièce du temple réservée à elle seule, était le premier intermédiaire entre Apollon et les consultants, avant l’intervention des prêtres, chargés de rédiger le texte de l’oracle. NdT.Πίσω
20. Faire une libation consistait à verser sur le sol un liquide, de préférence du vin, en prononçant le nom des dieux qu’on honorait et dont on recherchait la protection. NdT. Πίσω
21. Cf. Paul Wolters, in Mitteilungen des Kaiserlich-Deutschen Archaeologischen Instituts [Mélanges de l’Institut Archéologique Impérial d’Allemagne], Athenische Abteilung, tome 12, Verlag von Karl Wilberg, Athen 1887, pp. 378-383, tableau XII. Également Ulrich Hausmann, Griechische Weihreliefs [Reliefs votifs grecs], Walter de Gruyter & Co./Berlin 1960, p. 65, tableau 35. Πίσω
22. Cf. Ioánnis N. Svorónos, Ἀρχαιολογικὴ Ἐφημερίς, [Journal Archéologique], éd. Ἀρχαιολογικῆς Ἑταιρείας, [Archaiologiké Etaireia], troisième période, τύποις Π. Δ. Σακελλαρίου, [imprimé par P. D. Sakellaríou], Athènes 1912, pp. 254-255, tableau 22.Πίσω
23. De 1204 à 1337, le Despotat d’Épire a constitué le plus petit des trois États byzantins créés par l’éclatement provisoire de l’Empire Romain d’Orient après la prise de Constantinople par les Croisés. NdT.Πίσω
24. La période post-byzantine commence en 1453 avec la prise de Constantinople par les Ottomans et se termine en 1821 avec la déclaration de la Guerre d’Indépendance. Seule, la partie sud de la Grèce a pu se constituer en état à la fin de la Guerre d’Indépendance, pour le nord du pays, la Crète et le Dodécanèse, il faudra attendre un siècle. Πίσω
25. Sainte Paraskéví aurait été une jeune martyre à laquelle, entre autres tourments, on aurait arraché les yeux. Par conséquent, on la prie d’intervenir en cas de maladie des yeux. Elle est honorée dans la chaîne du Pinde, et tout particulièrement dans la vallée de la Tempé. NdT. Πίσω
26. Cf. note 2. Πίσω
1. Sur le continent grec, le mégaron ou salle de réception des palais mycéniens, était une pièce oblongue, au rez-de-chaussée, de plein pied avec la cour centrale; il s’y trouvait un vaste foyer circulaire et le trône du roi. Devant l’entrée qui n’occupait qu’une partie de la largeur de la salle, une colonne faite d’un tronc de cyprès servait à soutenir l’étage. Dans le quartier cultuel de Mycènes, on a dégagé une autre pièce oblongue, munie d’une banquette où poser statuettes et vases de culte, et les murs étaient ornés de fresques représentant des divinités. L’agencement de cette pièce détruite en 1220 av. J.-C. pourrait avoir servie de modèle aux temples les plus anciens. NdT. Πίσω
2. Voir, sur le même blog, notre article également traduit en français: «Apollon Sauveur, le Logos Grec», à propos du temple de Bassae. Πίσω
3. Conformément à ce qu’on vient de dire, la description d’un temple comporte l’ordre, le nombre de colonnes sur la façade et l’existence ou non de ptère: le temple de Poséidon au cap Sounion est d’ordre dorique, hexastyle et périptère, alors que celui d’Athéna Niké sur l’Acropole est d’ordre ionique, tétrastyle et aptère. NdT.Πίσω
4. Vitruve, De Architectura, III, 2, 6: «Pseudodipteros autem sic conlocatur, ut in fronte et postico sint columnae octonae, in lateribus cum angularibus quinae denae. Sint autem parietes cellae contra quaternas columnas medianas in fronte et postico. Ita duorum inter columniorum et imae crassitudinis columnae spatium erit ab parietibus circa ad extremos ordines columnarum. Huius exemplar Roame non est, sed Magnesia Dianae Hermogenis Alabandei et Apollinis a Menesthe facta.» «Le pseudodiptère doit avoir huit colonnes à la face de devant, autant à celle de derrière, et quinze sur les faces de côté, en comptant celles des angles; de plus, les murs de la cella doivent être établis de manière à embrasser sur les deux surfaces du pronaos et du posticum, les quatre colonnes du milieu seulement. Par ce moyen, l’espace qui restera autour de la cella, entre les murs et le rang de colonnes extérieures, sera de la largeur de deux entrecolonnements et d’un diamètre de colonne. Il ne se voit point à Rome d’exemple de cette sorte de disposition, mais il s’en trouve en la ville de Magnésie, dans le temple de Diane, bâti par Hermogène Alabandin, et dans celui d’Apollon bâti par Mnestes». Traduction intégrale de Claude Perrault, 1673, revue et corrigée sur les textes latins et présentée par André Dalmas. Ed. Balland, 1979, p. 95. Πίσω
5. Eustache, Commentaire sur l’Iliade (1352, 38): «διὰ τὸ ἐοικέναι πτέρυξιν ἀετοῦ». Πίσω
6. Π. Καββαδίας, Ἱστορία τῆς Ἑλληνικῆς τέχνης, 1924, [P. Kavvadías, Histoire de l’art grec, 1924], (p. 304): «τὸ τιμιώτατον καὶ ἐπισημότατον μέρος τοῦ ἑλληνικοῦ ναοῦ καὶ ἀνῆκε ἀποκλειστικῶς εἰς τὰ ἱερὰ οἰκοδομήματα». Πίσω
7. Wolfgang Müller-Wiener, Ἡ ἀρχιτεκτονικὴ στὴν Ἀρχαία Ἑλλάδα, [L’architecture en Grèce antique.] μτφρ. Μπάρμπαρα Σμὶτ –Δούνα, traduit par Μπάρμπαρα Σμὶτ –Δούνα, University Studio Press, Thessalonique, 1995 (p. 106). Πίσω
8. Pindare, XIIIe Olympique, v. 29-31: «...,/ἢ θεῶν ναοῖσιν οἰωνῶν/ βασιλέα δίδυμον/ἐπέθηκ’;...». Πίσω
9. Aristophane (453-vingt premières années du IVe siècle av. J.-C.), Les Oiseaux, v. 1109-1110: «Εἶτα πρὸς τούτοισιν ὥσπερ ἐν ἱεροῖς οἰκήσετε/ τὰς γὰρ ὑμῶν οἰκίας ἐρέψομεν πρὸς αἰετόν». Πίσω
10. Χ.Θ. Μπούρας, Μαθήματα ἱστορίας τῆς ἀρχιτεκτονικῆς, Ε.Μ.Π., [Char. Th. Boúras, Cours d’histoire de l’architecture, Université Nationale Metsóvios], Athènes, 1981 (tome Ier, p. 134) Πίσω
11. Homère, Iliade, IX, v. 247: «τελειότατος πετεηνῶν». Πίσω
12. Les quatre symboles ont été représentés au départ chacun séparément des évangélistes, comme sur la mosaïque absidiale (401-417) de l’église Santa Pudenziana à Rome; plus tard, ils ont commencé à être dessinés aux côtés de chacun des évangélistes auxquels ils ont fini par être associés, comme, par exemple, sur les célèbres icônes de mosaïque du VIe siècle conservées dans l’église de Saint Vital à Ravenne. Πίσω
13. Ézéchiel, I, 9.10, Vision du «char de Yahvé»: «Quant à la forme de leur face, ils avaient une face d’homme; et tous les quatre avaient une face de lion à droite, et tous les quatre avaient une face de taureau à gauche, et tous les quatre avaient une face d’aigle». Traduction de la Bible de Jérusalem.Πίσω
14. Saint Jean, Apocalypse, IV, 6-7: «Au milieu du trône et autour de lui, se tiennent quatre Vivants, constellés d’yeux par-devant et par-derrière. Le premier Vivant est comme un lion; le deuxième Vivant est comme un jeune taureau; le troisième Vivant a comme un visage d’homme; le quatrième Vivant est comme un aigle en plein vol...». Traduction de la Bible de Jérusalem.Πίσω
15. Pausanias, Périégèse, Arcadie, 38.7: «Ἔστι δὲ ἐπὶ τῇ ἀκρᾳ τῇ ἀνωτάτῳ τοῦ ὄρους γῆς χῶμα, Διὸς τοῦ λυκαίου βωμός, καὶ ἡ Πελοπόννησος τὰ πολλά ἐστιν ἀπ ̓αὐτοῦ σύνοπτος∙ πρὸ δὲ τοῦ βωμοῦ κίονες δύο ὡς ἐπὶ ἀνίσχοντα ἐστήκασιν ἥλιον, ἀετοὶ δὲ ἐπ ̓ αὐτοῖς ἐπίχρυσοι τά γε ἔτι παλαιότερα ἐπεποίηντο». Πίσω
16. Pindare, VIIIe Pythique: «γᾶς ὀμφαλός». L’Omphalos, mot traduit par le terme d’Ombilicus en latin, soit Nombril en français, est une pierre de base arrondie s’élevant en pointe. Il s’agit d’une représentation aniconique d’un dieu (Zeus) ou d’une déesse (en Asie mineure, l’Artémis de Pergè, par exemple), force agissante et porteuse de fertilité tournée vers le ciel. La petite histoire, à Delphes, voulait que cette pierre soit celle que Rhéa aurait donnée à Cronos qui croyait avaler leur enfant dernier-né, Zeus, comme il avait avalé précédemment les cinq aînés. Quand, pris de nausée, Cronos aurait crachée cette pierre du haut du mont Olympe, elle serait tombée sur le sol de Delphes, centre géographique du monde grec, mais surtout siège de sa plus haute autorité morale et spirituelle. Delphes signifie matrice, et donc frapper la Terre-Mère, comme c’est le cas dans ce mythe, d’une pierre, ou du plat de la main, d’un bâton, est un geste de fertilité. Les textes et la numismatique mentionnent d’autres omphaloi dans le monde grec, mais qui ont eu une influence locale. NdT. Πίσω
17. Strabon, Géographie, IX. 3. 6 (Grèce orientale), C. 419: «...τῆς Ἑλλάδος γὰρ ἐν μέσῳ πώς ἐστι τῆς συμπάσης, τῆς τε ἐντὸς Ἰσθμοῦ καὶ τὴς ἐκτός, ἐνομίσθη δὲ καὶ τῆς οἰκουμένης, καὶ ἐκάλεσαν τῆς γῆς ὀμφαλόν, προσπλάσαντες καὶ μῦθον ὅν φησι Πίνδαρος, ὅτι συμπέσοιεν ἐνταῦθα οἱ ἀετοὶ οἱ ἀφεθέντες ὑπὸ τοῦ Διός, ὁ μὲν ἀπὸ τῆς δύσεως ὁ δ ̓ ἀπὸ τῆς ἀνατολῆς· οἱ δὲ κόρακάς φασι· δείκνυται δὲ καὶ ὀμφαλός τις ἐν τῷ ναῷ τεταινιωμένος καὶ ἐπ ̓ αύτῷ αἱ δύο εἰκόνες τοὺ μύθου». «Étant situé au centre de toute la Grèce, en-deçà et au-delà de l’Isthme, ils jugèrent que Delphes se trouvait au centre de la terre habitée et ils lui donnèrent le nom d’Omphalos, (de nombril) de la terre, en fabriquant un mythe, rapporté par Pindare, selon lequel ici même se sont retrouvés les aigles lâchés par Zeus, l’un à l’ouest et l’autre à l’est; d’autres auteurs parlent de corbeaux. On montre de surcroît un Omphalos dans le temple, entouré de bandelettes et dans sa partie supérieure les deux icônes (d’oiseaux) dont parle le mythe». En grec ancien, le terme d’icône désigne une représentation dans un sens très général. Ici, il se réfère à des pièces métalliques, fondues, sculptées ou découpées, en forme d’aigles adossés l’un à l’autre. NdT.Πίσω
18. Pausanias, Périégèse, Phocide, 16, 3: «Τὸν δὲ ὑπὸ Δελφῶν καλούμενον Ὀμφαλὸν λίθου πεποιημένον λευκοῦ, τοῦτο εἶναι τὸ ἐν μέσῳ γῆς πάσης αὐτοί τε λέγουσιν οἱ Δελφοὶ καὶ ἐν ᾠδῇ τινι Πίνδαρος ὁμολογοῦντα σφισιν ἐποίησεν». «Ce qu’on appelle l’Omphalos de Delphes, fait de pierre blanche, se trouve au centre de la terre entière selon les autorités de Delphes, tradition dont on dit qu’elle est un emprunt à une des odes de Pindare». Πίσω
19. Pindare, IVe Pythique, A Arkésilaos de Cyrène, vainqueur au quadrige: «Διὸς αἰετῶν πάρεδρον». Le terme de parèdre désigne une divinité inférieure siégeant (èdre) aux côtés [par(a)-] d’une divinité qui lui est supérieure, et de même nature qu’elle. La Pythie était la prophétesse de Delphes, qui, assise sur le trépied sacré à l’intérieur d’une pièce du temple réservée à elle seule, était le premier intermédiaire entre Apollon et les consultants, avant l’intervention des prêtres, chargés de rédiger le texte de l’oracle. NdT.Πίσω
20. Faire une libation consistait à verser sur le sol un liquide, de préférence du vin, en prononçant le nom des dieux qu’on honorait et dont on recherchait la protection. NdT. Πίσω
21. Cf. Paul Wolters, in Mitteilungen des Kaiserlich-Deutschen Archaeologischen Instituts [Mélanges de l’Institut Archéologique Impérial d’Allemagne], Athenische Abteilung, tome 12, Verlag von Karl Wilberg, Athen 1887, pp. 378-383, tableau XII. Également Ulrich Hausmann, Griechische Weihreliefs [Reliefs votifs grecs], Walter de Gruyter & Co./Berlin 1960, p. 65, tableau 35. Πίσω
22. Cf. Ioánnis N. Svorónos, Ἀρχαιολογικὴ Ἐφημερίς, [Journal Archéologique], éd. Ἀρχαιολογικῆς Ἑταιρείας, [Archaiologiké Etaireia], troisième période, τύποις Π. Δ. Σακελλαρίου, [imprimé par P. D. Sakellaríou], Athènes 1912, pp. 254-255, tableau 22.Πίσω
23. De 1204 à 1337, le Despotat d’Épire a constitué le plus petit des trois États byzantins créés par l’éclatement provisoire de l’Empire Romain d’Orient après la prise de Constantinople par les Croisés. NdT.Πίσω
24. La période post-byzantine commence en 1453 avec la prise de Constantinople par les Ottomans et se termine en 1821 avec la déclaration de la Guerre d’Indépendance. Seule, la partie sud de la Grèce a pu se constituer en état à la fin de la Guerre d’Indépendance, pour le nord du pays, la Crète et le Dodécanèse, il faudra attendre un siècle. Πίσω
25. Sainte Paraskéví aurait été une jeune martyre à laquelle, entre autres tourments, on aurait arraché les yeux. Par conséquent, on la prie d’intervenir en cas de maladie des yeux. Elle est honorée dans la chaîne du Pinde, et tout particulièrement dans la vallée de la Tempé. NdT. Πίσω
26. Cf. note 2. Πίσω
*Traduction de Marie-Andrée Tardy qui inclut celle des textes grecs anciens.
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